Sommaire
Saviez-vous que de nombreux créateurs de microentreprises perdent leur statut simplement parce qu’ils n’ont pas surveillé leurs plafonds de chiffre d’affaires ? En 2025, les règles se sont durcies pour certaines activités et mal les connaître peut vous coûter cher. Quelle que soit votre situation en tant que microentrepreneur, cet article vous donne les informations essentielles pour rester dans le cadre légal et optimiser votre activité.
Les plafonds de chiffre d’affaires selon l’activité
Les seuils sont le premier critère pour conserver le régime micro. En 2025, ils dépendent de la nature de votre activité :
- Vente de marchandises et fourniture de logement (hors meublés de tourisme) : 188 700 €
- Prestations de services et professions libérales : 77 700 €
- Meublés de tourisme non classés : 15 000 €
- Meublés de tourisme classés : 77 700 €
Ces plafonds sont calculés sur le chiffre d’affaires encaissé, pas simplement facturé. Cette distinction peut paraître mineure, mais elle peut changer beaucoup. Un consultant qui facture 80 000 € mais n’encaisse que 75 000 € reste en dessous du seuil autorisé.
En activité mixte, votre chiffre d’affaires total ne doit pas dépasser 188 700 €, et la partie services doit rester en dessous de 77 700 €. C’est souvent là que les microentrepreneurs se font piéger, car ils se concentrent sur le plafond global et oublient la limite spécifique aux services. Résultat : une activité pourtant rentable peut perdre le bénéfice du régime micro à cause d’un dépassement sur la part prestations. Gardez bien tout cela en tête si vous voulez faire croître votre activité entrepreneuriale.
Les seuils de TVA et leurs effets
Depuis 2025, la franchise en base de TVA n’est plus liée aux plafonds micro. Les seuils sont :
- 85 000 € pour les activités de vente ou hébergement
- 37 500 € pour les services et professions libérales
Un seuil majoré existe : 93 500 € pour les ventes et 41 250 € pour les services. Une fois franchi, vous perdez immédiatement la franchise et devez facturer la TVA. Cela peut surprendre un microentrepreneur qui n’a jamais eu à gérer cette taxe. Vos factures changent du jour au lendemain et votre trésorerie doit s’adapter.
Le projet d’instaurer un seuil unique à 25 000 € a finalement été suspendu. Les seuils ci-dessus restent donc en vigueur en 2025.
Cas particuliers à connaître
Le prorata temporis
La première année, vos plafonds sont ajustés en fonction du temps réel d’activité. Si vous démarrez en juillet, vos seuils sont réduits de moitié. Sans ce calcul, beaucoup pensent à tort être encore dans la limite.
Les activités mixtes
Si vous combinez commerce et services, vous devez respecter à la fois le plafond global et celui des services. Par exemple, un commerçant qui encaisse 150 000 € en ventes et 50 000 € en prestations franchit le seuil services de 77 700 € et perd le régime, même si son total reste inférieur à 188 700 €. Dépasser l’un ou l’autre suffit donc à vous faire perdre le régime micro.
Les meublés de tourisme
Les règles 2025 ont durci le cadre des locations non classées : plafond à 15 000 €. Concrètement, louer un studio 600 € par mois sur l’année entière vous fait dépasser la limite. Ceux disposant d’un classement officiel bénéficient en revanche d’un plafond de 77 700 €. Cela leur laisse beaucoup plus de marge pour les locations saisonnières ou multiples.
Que se passe-t-il en cas de dépassement ?
Un dépassement ponctuel ne vous exclut pas immédiatement. Vous sortez du régime si vous franchissez les plafonds deux années consécutives. Dans ce cas, vous basculez vers le régime réel dès le 1er janvier suivant.
Le régime réel implique une comptabilité complète, la déclaration de TVA et des charges calculées autrement. Cela signifie la tenue d’un livre-journal, un plan comptable adapté et le dépôt de bilans annuels. Pour un microentrepreneur habitué à une gestion simplifiée, c’est un véritable changement de culture qui demande du temps et souvent l’appui d’un expert-comptable.
Conseils pratiques pour surveiller vos plafonds
Pour éviter les mauvaises surprises, deux actions simples suffisent :
- Suivez vos encaissements mois par mois. Une feuille de calcul suffit pour comparer vos recettes aux plafonds.
- Anticipez vos recettes à venir. Si vos contrats signés vous amènent déjà au-delà du seuil, mieux vaut vous préparer à la transition.
S’ajoute un conseil stratégique : réfléchissez à votre trajectoire. Si votre activité croît vite, il peut être plus intéressant de sortir volontairement du régime micro plutôt que de subir un basculement.
Une bonne connaissance et une surveillance régulière des plafonds sont la clé pour sécuriser votre microentreprise. Gardez en tête que les seuils varient selon l’activité et que les conséquences d’un dépassement peuvent transformer vos obligations fiscales et sociales. Restez attentif à votre comptabilité et aux évolutions réglementaires, qui peuvent changer avec le temps. Vous vous épargnerez ainsi bien des mauvaises surprises.
FAQ : Vos questions fréquentes
Dois-je inclure la TVA dans mon chiffre d’affaires pour le plafond micro ?
Non, les plafonds s’apprécient toujours hors taxes.
Que se passe-t-il si je dépasse le seuil en décembre ?
Vous sortez de la franchise TVA dès le jour du dépassement, même si c’est le 31 décembre.
Puis-je repasser en micro après avoir changé de régime ?
Oui, si votre chiffre d’affaires redescend sous les seuils, vous pouvez redemander le statut après un délai.
Les aides ou subventions comptent-elles dans le chiffre d’affaires ?
Non, seules les recettes encaissées liées à votre activité professionnelle sont prises en compte.